La Mêlée Adour et la pépinière Crescendo ont organisé le 8 octobre dernier à Tarbes un forum sur le thème de la sécurité numérique. Près de 200 personnes ont participé à cette rencontre qui s’est achevée par une table ronde, en présence de Yannick Boubée, premier vice-président du Grand Tarbes.

Préserver ses données personnelles, les données de son entreprise ou de son administration contre les tentatives de piratage : une préoccupation croissante parmi les acteurs du numérique. Mais beaucoup de personnes ignorent encore la menace. Les précautions à mettre en œuvre et les outils de défense restent encore largement méconnus du grand public, des professionnels et des élus.

Le forum organisé le 8 octobre 2015 à Tarbes par La Mêlée Adour et la pépinière d’entreprises Crescendo a esquissé des pistes pour relever ce défi redoutable de la sécurité numérique. Un défi rendu encore plus crucial depuis les attentats terroristes en Ile-de-France et le contexte d’état d’urgence auquel nous sommes désormais confrontés, dans le bassin de l’Adour comme ailleurs.

Plusieurs spécialistes de l’économie numérique se sont succédé pendant l’après-midi du 8 octobre, apportant chacun leur contribution à la réflexion collective lors de conférences ou de workshops. Vous pourrez retrouver leurs contributions grâce aux interviews audio réalisées ce jour-là, en amont de la table ronde sur les enjeux de la sécurité numérique. Le soir, Yannick Boubée, premier vice-président du Grand Tarbes, a apporté son soutien à cette initiative. Il a notamment souligné l’importance pour les collectivités locales de prendre au sérieux les menaces de piratage, pour mieux protéger les informations utiles aux citoyens.

La table ronde qui a clôturé le forum a réuni cinq intervenants. Rith Ho, responsable du développement chez Stormshield, au sein du groupe Airbus, a souligné l’enjeu de la protection des données pour les grandes entreprises. « Quand les données d’une société sont piratées, des dizaines d’emplois peuvent être menacés. La responsabilité des chefs d’entreprises est de prévenir de tels risques, à travers la mise en place de processus efficaces de sécurité numérique ». Par ailleurs, Rith Ho a estimé que cette nécessaire contre-offensive constituait en elle-même une « opportunité pour créer de nouveaux emplois et générer de nouveaux métiers ».

Raphaël Clavere, responsable de la société AESI, a évoqué les dangers qui touchent les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises. « Elles mésestiment souvent la protection de leurs données numériques. Et elles ont tendance à faire confiance à des informaticiens « maison » qui n’ont pas toujours les outils indispensables pour lutter contre la cyber-délinquance ». Raphaël Clavere pense que la protection numérique peut participer au développement et à la consolidation des activités au sein des PME et des TPE.

Thierry Arnaly, directeur de la société Archivtech, a cité les exemples de collectivités locales cambriolées et d’entreprises victimes d’incendie ou d’inondations détruisant toutes leurs données. « Certaines collectivités placent même sur la Dropbox des données concernant leurs administrés, ce qui les place à la merci de n’importe quelle cyber-attaque ». Il insiste sur la sensibilisation des responsables de données numériques et sur la nécessité d’acquérir des outils de protection adaptés, en lien avec les sociétés spécialisées dans la sécurité numérique.

L’adjudant Augé, référent intelligence économique et référent sûreté pour la gendarmerie des Hautes-Pyrénées, a souligné l’urgence d’un travail pédagogique en vue de « convertir les publics à la nécessité de se protéger contre la délinquance numérique ». Il a rappelé que la loi fixe dans ce domaine « une obligation de moyens pour les collectivités locales et de résultats pour les entreprises ».

Enfin, Fabrice Benaut, animateur de la table ronde, spécialiste de l’économie numérique et fondateur d’iDeaTrans, a conclu ces échanges en appelant à un renforcement de la coopération entre les acteurs du numérique pour établir des relations de confiance. Et pour lutter ensemble avec efficacité contre les dangers de la cyber-délinquance, à tous les niveaux de notre société.

Texte et photos : Jean-François Courtille

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