En dévoilant ses cartes de couvertures depuis le 8 janvier*, le créateur du réseau télécoms bas-débit longue distance pour les objets connectés a donné le ton d’une année 2016 placée sous le signe de l’ambition face à ses concurrents Orange, Bouygues (LoRa) et Qowisio. Présente à Tarbes, lors de la Rencontre internet des objets organisée par La Mêlée Adour le 17 décembre 2015, Sigfox a annoncé son intention de débuter cette année le déploiement de son réseau dans les pays africains, asiatiques, au Moyen-Orient et en Amérique Latine. Coup de projecteur sur la start-up toulousaine !

« Quand on a  démarré tout le monde nous prenait pour des fous et on riait même de nous ! Maintenant, on nous envie ». Une réponse donnée par Sylvie Vergez, Key account manager Sigfox, qui en dit long sur les chances de réussite que l’on accordait à la start-up toulousaine à ses débuts. Pourtant, aujourd’hui, Sigfox boxe dans la catégorie des poids-lourds. En février 2015, après avoir réussi une levée de fond record de plus de 100 millions d’euros menée auprès d’investisseurs des télécoms (Telefonica ou SK Telecom) et de grands groupes industriels (Air Liquide, Eutelsat, GDF SUEZ, Bpifrance), elle est devenue l’Exemple à suivre pour de nombreuses startups.

Une nouvelle technologie de réseau

Fondée en 2009 à la suite d’une rencontre dans un avion entre Ludovic le Moan, bussiness-man et Christophe Fourtet, un ingénieur-radio, féru de technique, la société est rejointe par Anne Lauvergeon, ex-PDG d’Areva qui en devient la présidente en avril 2014.

La force de frappe de Sigfox réside dans la mise en place de son réseau qui est très peu chère comparativement à la mise en place de la majorité des autres opérateurs télécoms. Avec pour particularité, l’utilisation d’une fréquence très longue distance, héritée de celle utilisée par les sous-marins lors de la seconde guerre mondiale, libre de droit et disponible dans tous les pays, la start-up a pu proposer une offre low-cost basée sur  un coût de connexion volontairement faible : 1 euro par an par objet. Le développement de ce réseau télécoms à bas-débit qui permet la connexion des objets à Internet, peu gourmand en consommation d’énergie a permis à la start-up d’acquérir une longueur d’avance technologique sur les réseaux cellulaires dédiés aux objets connectés, bas-débit et longue distance. De plus, sa mise en place nécessite « très peu d’investissements par rapport à un opérateur classique ». Objectif : être le leader mondial d’un réseau où peuvent se brancher des partenaires, des assureurs, des énergéticiens ou encore des sociétés de télésurveillance.

Recrutement de plus de 220 personnes

Aujourd’hui, Sigfox a son propre réseau en France et est déjà présent, via des partenaires qui utilisent sa technologie sous licence, en Espagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, au Portugal, au Danemark, en Irlande, en Belgique, au Luxembourg et en Italie.

La start-up déploie actuellement son réseau dans 9 autres pays. En 2016, elle devrait débuter le déploiement du réseau dans des premiers pays africains, asiatiques, au Moyen orient et en Amérique latine.

Avant la fin de l’année, plusieurs villes américaines devraient bénéficier du réseau Sigfox. 10 sont prévues durant le premier semestre. Un chiffre qui devrait être multiplié par deux !

Cette accélération exige de gros moyens. Sigfox, qui compte aujourd’hui 190 salariés, doit recruter plus de 220 personnes avant fin 2016. En 2017, la start-up prévoit d’entrer en bourse.

Selon une étude menée par l’institut GfK, d’ici 2020, on devrait trouver 50 à 90 milliards d’objets connectés dans le monde. Le marché français devrait en compter 2 milliards, soit 30 objets connectés par foyer à cette date.

*source www.usine-digitale.fr

Texte : Séverine Cuesta

Photo : La Mêlée Adour

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