La brasserie Etal 36 de Tarbes était pleine à craquer, lundi 15 juin, pour le Smart Apéro consacré au « crowdfunding », à l’initiative de la « Mêlée Adour » et de la Jeune Chambre Economique de Tarbes et de la Bigorre.
JB Bullet, auteur tarbais de la chanson « Je suis Charlie ». Eric Castaings, créateur aureilhanais du site « météo65.com ». Fabrice Benaut, entrepreneur et investisseur parisien. Point commun à ces trois hommes : l’expérience du « crowdfunding » ou financement participatif, à l’appui de leurs projets.
Ils ont apporté leur témoignage lors d’une table ronde animée, dans le cadre d’un Smart Apéro à l’Etal 36 de Tarbes, par Christophe Blazquez, cofondateur de la « Mêlée Adour », et Grégoire Itey, de la Jeune Chambre Economique de Tarbes et de la Bigorre.
« Avec 3 autres bénévoles, nous avons créé une page Facebook sur la météo des Hautes-Pyrénées. Mais l’espace de stockage des données était insuffisant. Nous avons alors décidé de lancer un site internet », raconte Eric Castaings. « Nous avons souhaité investir dans l’installation de stations météo pour recueillir nos données sur les variations climatiques en Bigorre ».
« L’élément déclencheur du projet a été l’avalanche à Aulon, dont les habitants ont lancé un appel via une plateforme de financement participatif », précise Eric. « Nous avons décidé de suivre la même démarche. Grâce au succès de la collecte, nous avons installé nos stations, et « météo65.com » est gratuit ».
« Tous les soirs, nous mettons en ligne des prévisions détaillées pour la semaine à venir. 500 000 pages ont été vues sur le site depuis 18 mois. Nous cherchons à proposer une information fiable, de qualité et gratuite : cela n’aurait pas été possible sans le crowdfunding », conclut le jeune homme.
Fabrice Benaut explique l’origine du « crowdfunding ». « Ce mode de financement n’a pas été inventé par le numérique. Il existait depuis longtemps. La statue de la liberté a été financée avec cette méthode. Le crowdfunding, c’est le financement d’un projet par la foule. Aujourd’hui, beaucoup de gens ont envie de donner du sens à leurs investissements. C’est un moyen de faire redescendre la richesse, souvent bloquée dans les hautes sphères ! ».
« Le crowdfunding, à l’échelle du monde, c’est 5 milliards de dollars, répartis entre le don, le prêt et le financement », détaille Fabrice. « En France, le chiffre s’élève à 152 millions d’euros. Grâce à Internet, il existe 45 plateformes actives de crowdfunding et 20 300 projets ont été financés en 2014 ».
Fabrice Benaut précise ensuite le mécanisme du financement participatif : «Si vous avez un projet, vous allez consulter la plateforme qui concerne votre secteur d’activité. Puis, vous montez un dossier. 5% des projets présentés sont retenus. Vous proposez un montant de collecte à atteindre, dans un délai précis. Au-delà de cette date, si la somme collectée est réunie, le projet peut se lancer. Sinon, la plateforme récupère l’argent et la rend aux donateurs ».
Le chanteur Jean-Baptiste Bullet, rendu célèbre par sa chanson « Je suis Charlie », va réaliser son premier album grâce au crowdfunding. « J’ai fait le choix de ne pas monétiser cette chanson. A mon retour à Tarbes, beaucoup de gens ont suivi ma page Facebook ».
JB Bullet a reçu alors de nombreux messages l’encourageant à écrire un album. « J’ai tenté l’aventure, en proposant de collecter 17 300 euros sur 2 mois. Les réseaux sociaux m’ont aidé. Plus de 500 personnes ont participé, et le plafond a été dépassé. Je vais pouvoir réaliser mon rêve ».
Un débat avec les personnes présentes au Smart Apéro a prolongé la table ronde. Comme le soulignait Julien, vice-président de la JCE : « Le financement participatif s’inscrit dans l’économie du futur. Avec des petites contributions, on peut réaliser ensemble de grandes choses ! ».
Le Smart Apéro a fait le plein
Textes et photos : Jean-François Courtille
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